MIATO 2025 : protéger l’artisan pour valoriser l’artisanat

Dans un monde où la création artisanale devient une richesse convoitée, la nécessité de protéger juridiquement les savoir-faire locaux n’a jamais été aussi pressante. C’est dans cette dynamique que s’inscrit la quatrième édition du Marché International de l’Artisanat du Togo (MIATO), qui a consacré une journée entière, le mardi 29 avril, aux enjeux juridiques et industriels liés à la valorisation des œuvres artisanales. Le Centre Togolais des Expositions et Foires (CETEF) de Lomé a ainsi servi de cadre à une série d’échanges techniques placés sous le thème évocateur : « Les procédés de protection efficace des œuvres artisanales ».
Lors de son intervention, Tchandikou Adja, a mis en exergue la fonction stratégique de la propriété industrielle dans le développement économique des artisans. Elle a insisté sur la nécessité, pour les créateurs, de recourir aux mécanismes juridiques que sont les brevets, les indications géographiques et les droits d’auteur afin de préserver l’intégrité de leurs œuvres contre la contrefaçon et les copies illicites. « Il faut rappeler que l’invention, c’est une solution à un problème technique. Une œuvre artisanale peut bénéficier de cette protection, si l’invention répond aux critères de brevetabilité. Il y a aussi la protection par marque, qui est le signe distinctif utilisé pour différencier un produit sur le marché », a-t-elle précisé avec pédagogie.
Dans la continuité de cette réflexion, M. Komlan Edjidomele, Directeur Général du Bureau Togolais du Droit d’Auteur (BUTODRA), a enrichi la session en exposant les démarches permettant l’enregistrement d’une œuvre artistique. Il a notamment souligné que l’originalité constitue le fondement principal de toute protection, indépendamment de la valeur marchande de la création. « La protection des œuvres est très importante, a-t-il affirmé, car elle permet de protéger l’œuvre durant toute la vie de son auteur, et jusqu’à cinquante ans après son décès, à compter de la fin de l’année de sa mort. » Il a également précisé que cette protection est d’envergure nationale, ce qui nécessite des preuves tangibles de création. « Nous avons demandé à nos artisans de fournir des preuves de création, car la protection des œuvres artisanales est très complexe. Elle peut parfois faire l’objet de répétitions ; c’est donc l’empreinte personnelle de l’auteur qui garantit l’originalité et permet de défendre sa création sur le marché. »
Les artisans présents n’ont pas manqué d’exprimer leur satisfaction face à cette initiative qu’ils considèrent comme une avancée majeure dans la structuration légale de leur métier. En intégrant les dimensions juridique et économique à leur pratique, ils voient dans le MIATO un véritable levier d’émancipation professionnelle. Par cette démarche, le salon réaffirme son ambition de hisser l’artisanat togolais au rang des secteurs stratégiques, à la fois porteurs de richesse culturelle et de croissance durable.