Faux médicaments : le Togo renforce l’arsenal législatif

Dans un contexte marqué par la recrudescence des produits médicaux falsifiés, l’Assemblée nationale du Togo abrite, depuis ce mardi, un séminaire stratégique de haut niveau visant à renforcer l’engagement des élus dans la lutte contre ce fléau sanitaire. Organisée en collaboration avec la Fondation Brazzaville, chef de file de l’Initiative de Lomé, et le ministère togolais de la Santé, cette session de deux jours entend doter les parlementaires des outils nécessaires pour affronter les défis multiformes liés à la contrefaçon pharmaceutique.
L’objectif est de permettre aux députés de mieux appréhender l’ampleur du phénomène, de ses ramifications internationales jusqu’aux conséquences désastreuses sur les populations. La démarche s’inscrit dans la continuité des efforts du Togo, chef de file de cette mobilisation depuis le lancement de l’Initiative de Lomé en 2020, et engagé sur la voie de réformes ambitieuses, à l’image de l’adoption de la loi sur l’assurance maladie universelle en 2022.
Lors de l’ouverture des travaux, un parlementaire a lancé un appel sans équivoque : « Les médicaments falsifiés tuent. Il est temps que les lois suivent. » Ce cri d’alarme illustre l’urgence d’une réponse législative vigoureuse face à un marché illégal en constante mutation.
Les statistiques de l’Institut national d’assurance maladie (INAM) confirment l’ampleur du défi : depuis 2012, les médicaments représentent plus de 60 % des dépenses de santé. La sécurisation de la chaîne pharmaceutique devient dès lors un impératif national.
À travers des échanges d’expertise, des analyses de terrain et un engagement politique renouvelé, ce séminaire marque une étape décisive pour faire du Togo une référence en matière de vigilance sanitaire et de lutte contre les produits médicaux de qualité inférieure et falsifiés. Car derrière chaque comprimé contrefait se cache une menace mortelle.