Sanctionnée par l’UE , Nathalie Yamb réagit

L’Union européenne (UE) a officiellement inscrit Nathalie Yamb sur sa liste de sanctions. Dans un décret publié le lundi 23 juin, Bruxelles accuse l’activiste politique Suisso-camerounaise d’être un vecteur de la propagande russe et de porter atteinte aux intérêts occidentaux en Afrique.
Cette décision, assortie d’une interdiction de séjour dans l’espace européen et d’un gel de ses avoirs, a immédiatement suscité une réponse cinglante de l’intéressée sur les réseaux sociaux.
Une réponse frontale
Sur sa page Facebook, Nathalie Yamb a réagi avec un message au ton résolument provocateur, dénonçant ce qu’elle qualifie de pratiques néocoloniales et discriminatoires de la part de l’Union européenne.
Les griefs de Bruxelles
Dans son communiqué, l’UE affirme que Nathalie Yamb « soutient des actions ou des politiques du gouvernement russe qui portent atteinte ou menacent la démocratie, l’État de droit, la stabilité ou la sécurité dans l’Union ou dans ses États membres ». Elle est ainsi frappée d’une interdiction d’entrée dans l’espace Schengen, doublée du gel de tout bien éventuel détenu dans l’Union. Cette mesure s’inscrit dans la stratégie européenne visant à endiguer les canaux d’influence russes perçus comme menaçants dans le contexte géopolitique africain.
Une contre-attaque sans compromis
La réaction de l’activiste ne s’est pas fait attendre. Elle a publié un message incisif dans lequel elle tourne en dérision les accusations portées contre elle.
« Une Africaine qui parle de souveraineté ? Forcément une marionnette. Une femme noire qui dénonce l’exploitation ? Naturellement téléguidée. (…) Leur hypocrisie et leur mépris sont systémiques. Leur racisme, leur peur et leur colonialisme aussi. Ce qu’ils ont commencé, on va terminer », a-t-elle écrit.
Par ces mots, Nathalie Yamb entend montrer que cette sanction ne l’intimide en rien. Elle y voit au contraire une confirmation de la légitimité de son engagement.
Dans la même publication, elle souligne ce qu’elle considère comme une incohérence de la part de l’Union européenne.
« L’UE, qui en juin 2025, continue d’importer du gaz, du combustible nucléaire, du palladium, de l’aluminium, du lithium, du cobalt, des engrais de Russie… », a-t-elle rappelé.
Une manière, selon elle, de dénoncer le double discours occidental, pris entre impératifs moraux affichés et intérêts économiques inavoués.
Une voix contestataire assumée
En se retrouvant directement visée par les institutions européennes, Nathalie Yamb renforce son image de figure dissidente face à l’ordre géopolitique mondial. Qu’on partage ou non ses idées, sa posture militante trouve un écho croissant, bien au-delà de l’Afrique, dans les débats contemporains sur la souveraineté, les rapports de domination et les recompositions de l’influence internationale.