Amou 3 – Litige foncier : tensions et inquiétudes à Demadéli

Le litige foncier opposant la communauté de Démadédi à un résident de Gbékon prend une tournure alarmante. Malgré une procédure en cours devant la justice, la situation sur le terrain dégénère : déploiement de forces de sécurité, exploitation contestée des terres et arrestations dénoncées comme arbitraires. Un climat de peur s’installe, laissant les habitants désemparés face à ce qu’ils considèrent comme une violation de leurs droits fonciers.
Une tension grandissante
Depuis plusieurs jours, l’angoisse gagne les habitants de Démadédi. Alors que le terrain en question 20 hectares de terres ancestrales – fait l’objet d’un contentieux judiciaire, certaines autorités auraient autorisé des interventions controversées. Forces de l’ordre et tracteurs sont déployés sur place, alimentant la frustration et la colère de la population, qui dénonce une prise de possession forcée et injuste.
Des témoins rapportent des actes d’intimidation et des exactions commis sous couvert de maintien de l’ordre. « Ceux qui devraient garantir la justice semblent agir pour des intérêts privés », confie un habitant sous anonymat.
Malgré le renvoi du dossier devant le tribunal de Lomé, les travaux ont débuté le 2 avril 2025 sous la supervision des forces de l’ordre dépêchées depuis la préfecture de l’Ogou. Une présence qui exacerbe les tensions et renforce le sentiment d’injustice.
Un appel pressant aux autorités
À l’approche des élections municipales, les leaders de la région craignent que cette crise ne se transforme en un facteur de mécontentement électoral. Face à cette militarisation du conflit, la population appelle à l’intervention urgente du président de la République, du ministre de la Justice et du Premier ministre pour rétablir l’ordre et garantir un règlement équitable.
Le risque d’escalade est réel. « Si rien n’est fait, ce litige foncier risque de virer au drame », alerte un leader communautaire.
Une justice à l’épreuve
Ce conflit soulève une question cruciale : la justice peut-elle rester indépendante et impartiale face aux pressions et aux intérêts en jeu ? La crainte d’une ingérence politique et de la corruption pèse sur le processus judiciaire.
La protection des droits des citoyens et le respect des décisions judiciaires sont essentiels pour préserver l’État de droit. Il appartient désormais aux autorités togolaises de restaurer la confiance et d’éviter que cette affaire ne dégénère davantage.
Dans l’attente d’une réponse officielle, la communauté de Démadédi reste suspendue entre espoir et inquiétude.