
La tension politique remonte d’un cran en Côte d’Ivoire. Deux secrétaires généraux adjoints du Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI), proche de Laurent Gbagbo, ont été placés en détention le 30 septembre. Leur formation a confirmé qu’ils ont été « déférés au Pôle pénitentiaire d’Abidjan », à la suite d’incidents survenus en août dans la commune de Yopougon.

Blaise Lasm et Nestor Dahi sont poursuivis pour « appels à l’insurrection, atteinte à la sûreté de l’État, trouble à l’ordre public et inobservation d’une décision du Conseil constitutionnel », a précisé leur avocate, Me Roselyne Serikpa. Le président exécutif du parti, Sébastien Dano Djédjé, a dénoncé « une nouvelle atteinte aux libertés individuelles et au droit d’expression politique ».
Présidentielle 2025 : Laurent Gbagbo ne soutient aucun candidat
Le gouvernement avait pourtant averti. Mi-septembre, son porte-parole Amadou Coulibaly avait déclaré : « Ceux qui contesteraient les décisions du Conseil constitutionnel vont tomber sous le coup de la loi ». La plus haute juridiction du pays considère en effet que l’adoption de la Constitution de 2016 a remis le compteur des mandats présidentiels à zéro, ouvrant la voie à une nouvelle candidature d’Alassane Ouattara.
La veille, plusieurs cadres du PPA-CI, dont Damana Pickass, avaient été entendus par le procureur. « Il nous a mis en garde : si un quelconque mouvement venait à troubler l’ordre public, il se verrait dans l’obligation de nous interpeller et de nous placer en détention », a rapporté ce dernier. Début août déjà, onze militants du parti avaient été arrêtés et poursuivis pour « acte terroriste » après les violences à Yopougon.
Côte d’Ivoire : la rue exige la justice électorale
Dans ce climat tendu, l’opposition tente de s’unir. Le PPA-CI et le PDCI de Tidjane Thiam, dont la candidature a aussi été rejetée, ont appelé à une marche samedi à Abidjan « pour la démocratie, la justice et la paix ». Quatre autres figures politiques sont retenues face au président sortant.
La Côte d’Ivoire entre ainsi dans une nouvelle phase électorale, où la contestation se mêle à l’incertitude. Le scrutin à venir s’annonce déjà explosif.












