Des rêves aux cieux, de la terre aux nuages : le parcours inspirant d’une Togolaise visionnaire

Dans un monde où le ciel semble sans limites, de l’envol à l’atterrissage, des cieux étoilés aux turbulences de la vie, entre rêves, voyages et réalités du quotidien, votre journal intelligentsiaa.info est allé à la rencontre de Mme Chrystalinha De Souza, une togolaise visionnaire qui brasse les airs à, chaque minute, chaque heure et chaque jour que Dieu fait. Loin de faire son parcours, elle se livre sans filtre pour le bonheur de nos chers lecteurs et de tous les amoureux du domaine.
Q : Bonjour Madame De Souza, Veuillez nous donner une brève présentation de vous et de votre parcours professionnel
R : Chrystalinha De Souza, avant dernière d’une famille de 9 enfants. J’ai 30 ans et je vis à Paris. J’ai travaillée pendant 5 ans en tant qu’hôtesse de train à grande vitesse (TGV). Service premium en compartiment business avant de travailler pendant 1 an dans une pâtisserie de luxe en plein cœur de Bruxelles. Ce fut ma transition avant de me lancer dans l’aérien où je suis actuellement depuis 5 ans.
Q : Comment avez-vous découvert le métier d’hôtesse de l’air et qu’est-ce qui vous a motivée à vous y engager ?
R : Depuis toute petite, j’ai toujours été fascinée par les avions. Chaque fois que je levais les yeux vers le ciel et que j’apercevais un avion passer au-dessus de moi, c’était comme une invitation au rêve. Ces immenses machines me paraissaient magiques, capables de traverser des continents, de relier les gens, de survoler des mondes différents. Mais plus que les avions eux-mêmes, c’était ce que l’uniforme des hôtesses de l’air représentait qui m’a captivée. À mes yeux, c’était un symbole d’élégance, d’indépendance, et d’une aventure infinie. Je voyais ces femmes, toujours impeccablement habillées, prêtes à partir à l’autre bout du monde, et je me disais : « Un jour, ce sera moi. »
Mon premier vrai contact avec ce métier est survenu lors d’un vol que j’ai pris toute jeune avec mes parents à l’âge de 6 ans pour rentrer au Togo en vacances. J’ai été totalement émerveillée par la douceur, la bienveillance et le professionnalisme des hôtesses. Elles semblaient si calmes, malgré les turbulences, toujours souriantes, même après de longues heures de vol. C’était comme si elles étaient des ambassadrices du ciel, capables de créer un sentiment de sécurité et de confort dans un environnement aussi vaste et imprévisible.
Je voulais non seulement voler, mais aussi offrir cette sensation de sérénité et de magie à d’autres. Le fait de pouvoir rencontrer des personnes de différentes cultures, de découvrir le monde tout en ayant un rôle essentiel dans le bien-être des passagers me semblait être la combinaison parfaite entre mon amour du voyage et mon désir de servir et de prendre soin des autres.
Me lancer dans cette carrière a donc été plus qu’un choix professionnel, c’était pour moi l’accomplissement d’un rêve d’enfant. Au-delà de ce rêve de petit enfant, pour moi c’est un appel de Dieu, car il a mis cela dans mon cœur sans même que je sache pourquoi. Je n’ai jamais eu l’envie d’exercer un autre métier que celui-ci. Si aujourd’hui on me pose la question pourquoi hôtesse de l’air? Avec ma plus grande sincérité je vous répondrais : je ne sais pas ! Dieu à déposer cela dans mon cœur. Et on dit souvent: quand Dieu dépose quelque chose dans votre cœur, soyez sûrs que cela va s’accomplir. Et il finit toujours ce qu’il a commencé.
Q : Quels ont été vos premiers voyages et comment se sont-ils déroulés
R : Mon premier vol fut la Corse. Une petite île en dessous de la France.
Les premiers vols s’appellent les vols de familiarisation. On valide nos compétences et on se familiarise au milieu dans lequel nous allons travailler.
Un des seuls vols ou nous avons l’occasion de faire le décollage et l’atterrissage avec les pilotes. Je n’ai pas de mot pour décrire ce que j’ai ressenti. J’ai versé une larme et remercié Dieu pour le moment que j’étais en train de vivre.
Q : Quels défis rencontrez-vous dans l’exercice de votre métier d’hôtesse de l’air ?
Mme Chrystalinha De Souza,
R : En tant qu’hôtesse de l’air, il y a plusieurs défis que je rencontre régulièrement, et qui font partie intégrante de ce métier exigeant mais passionnant.
La gestion de la fatigue et du décalage horaire.
L’un des plus grands défis est sans doute la gestion de la fatigue. Ce que beaucoup de personnes ont du mal à comprendre car pour eux nous servons uniquement du thé ou café ou un repas poisson ou viande à bord (rire). Il faut savoir qu’à cause de la pression et beaucoup d’autres facteurs travailler dans les airs fatigue (3x) plus que travailler sur Terre. Malgré cela, je dois rester vigilante et souriante pour offrir le meilleur service aux passagers. Il m’arrive parfois en haute saison de pleurer de fatigue!
Réactions aux situations d’urgence
Être hôtesse de l’air signifie être formée pour faire face à des situations d’urgence, qu’elles soient médicales ou liées à la sécurité du vol. Chaque vol est une nouvelle aventure, et bien que la majorité des voyages se déroulent sans encombre, il faut toujours être prêt à agir en cas de turbulences sévères, d’éventuelles évacuations d’urgence, ou d’une crise médicale à bord. Il est parfois stressant de savoir que l’on est l’une des premières personnes responsables en cas de problème, mais c’est aussi une grande source de fierté.
Interactions avec des passagers difficiles
Gérer des passagers peut parfois représenter un véritable défi. Certains peuvent être stressés, anxieux, voire agressifs. Il faut alors savoir rester calme, garder son professionnalisme et trouver des solutions pour désamorcer la situation tout en assurant la sécurité et le confort de tous. Parfois, cela signifie être capable de gérer des conflits, d’apaiser les tensions et de répondre avec empathie à des demandes complexes.
Les longues absences de la maison
Les longues absences peuvent également peser sur la vie personnelle. Être souvent loin de chez soi signifie manquer des moments importants avec la famille et les amis, comme des anniversaires ou des fêtes. Il est parfois difficile de concilier une vie personnelle stable avec un emploi aussi nomade, et cela demande une grande capacité d’adaptation, une bonne gestion de l’équilibre entre vie professionnelle et privée.
Pression physique et émotionnelle
Le métier d’hôtesse de l’air est exigeant sur le plan physique : être debout pendant de longues heures, soulever des valises, et assurer des services à bord dans un espace restreint. Il y a également une dimension émotionnelle, car on fait face à des passagers qui peuvent être angoissés par le vol ou qui nécessitent une attention particulière. Il faut donc savoir faire preuve de patience, de compassion, et rester souriante, même dans les moments les plus difficiles.
Sécurité et gestion des risques
La sécurité est un enjeu majeur dans ce métier. En plus de fournir un service de qualité, je dois aussi être en mesure d’assurer la sécurité des passagers en respectant les protocoles stricts. Cela inclut des formations régulières en matière de premiers secours, d’évacuation, ou encore de sécurité incendie. Ce double rôle de service et de sécurité ajoute une pression supplémentaire, car il faut toujours être prêt à réagir efficacement, quel que soit le scénario.
Adaptation aux cultures et langues différentes
Voyager à travers le monde implique de côtoyer des passagers de différentes cultures, parlant différentes langues. Il peut être difficile de communiquer efficacement ou de bien comprendre certains codes culturels. Il faut faire preuve d’une grande capacité d’adaptation pour s’assurer que chaque passager se sente accueilli et compris, peu importe son origine.
En résumé, être hôtesse de l’air est un métier incroyablement enrichissant mais aussi rempli de défis. Il exige une grande résilience, de la patience, et une capacité d’adaptation constante. Malgré ces défis, c’est aussi un métier où l’on apprend beaucoup sur soi-même, sur les autres, et sur la manière de gérer des situations variées, avec une satisfaction immense de contribuer à un voyage agréable et sécurisé pour les passagers.
Q : Comment conciliez-vous votre profession et votre vie de famille, notamment avec vos fréquents voyages ?
R : Je ris seulement, j’ai toujours dit que je serais mariée avec 4 enfants à 25 ans. Aujourd’hui j’ai 31 ans, célibataire sans enfants. Ceci dit ce n’est pas impossible mais compliqué suite aux retours que j’ai pu avoir de certaines mamans. Cela demande énormément d’organisation.
J’ai déjà beaucoup de mal à voir mes amis, famille, même mes proches qui vivent à seulement 20 min de chez moi, qui eux ont souvent des horaires dites de bureaux 9h-17h. Personnellement, je ne sais jamais quel jour on est, le mot week-end n’est pas source de bonheur ou excitation de mon côté. Quand beaucoup sont contents car c’est le week-end, c’est peut-être là que ma semaine commence. En gros, tout est sur base d’organisation, programmer chaque moment.
Q : Dans votre domaine, plusieurs sources affirment que le harcèlement est monnaie courante, avez-vous été victime une fois? Si oui, comment l’avez-vous géré. Le secteur dispose-t-il des textes de protection dans ce cas?
R : Je suis à Paris et à vrai dire il y a beaucoup de prévention à ce niveau et c’est très encadré. Ce qui ne veut pas dire que cela n’arrive pas. Personnellement, je ne l’ai pas vécu donc je ne vais pas me prononcer à ce sujet. Mais il faut savoir que dans les pays africains ceci est monnaie courante, la raison pour laquelle je dis souvent à mes sœurs au pays de garder leur dignité, et ne pas se vendre à tout prix pour rentrer dans le milieu. Cela devrait être suivi de plus près et encadré. Cela me désole.
Q : Quels conseils donneriez-vous à une jeune sœur qui aspire à devenir hôtesse de l’air ?
– Garder sa dignité !! (Surtout pour les pays africains)
– Rester motivée et déterminée
– Développer ses compétences linguistiques, principalement l’anglais.
– Se préparer physiquement et mentalement
– Développer ses compétences en communication et service client
– Apprendre à bien gérer la fatigue et le stress
– Etre prête à faire des sacrifices
– Se former et se préparer aux tests de sélection
– Avoir un sourire sincère et une attitude positive
En résumé, je lui dirais que devenir hôtesse de l’air, c’est s’ouvrir à un monde plein de découvertes et de rencontres, mais c’est aussi un métier qui exige discipline, sacrifice, et résilience. Si elle est passionnée par le vol et prête à relever ces défis, toujours je le répète en gardant sa dignité alors elle est faite pour ce métier
Q : Parlez-nous un peu de vos futurs projets
R: Je souhaite créer une école de formation d’hôtesses de l’air et de stewards en Afrique pour répondre à un besoin croissant dans le secteur aérien africain. Avec l’expansion des compagnies aériennes sur le continent, il est essentiel de former des professionnels compétents, capables de répondre aux standards internationaux. Mon objectif est de fournir une formation de qualité qui permettra aux jeunes talents africains d’accéder à des opportunités de carrière enrichissantes, tout en renforçant l’essor du transport aérien en Afrique. Et le rêve ultime, Bien-sûr d’avoir ma compagnie aérienne, si un jour Dieu me le permet.