
Le 12 août 2019, un silence assourdissant s’abattait sur la scène musicale ivoirienne. DJ Arafat, légende incontestée du coupé-décalé, s’éteignait tragiquement. Six ans plus tard, son ombre continue de régner sur les pistes de danse, ses refrains résonnent dans les playlists et son esprit habite encore chaque cœur de la « Chine populaire ».

Véritable maître du spectacle, Ange Didier Houon, alias DJ Arafat, a façonné et propulsé le coupé-décalé bien au-delà des frontières africaines. Dès 2003, il s’impose avec le titre « Hommage à Jonathan » et devient l’une des figures les plus flamboyantes de la musique ivoirienne. Chanteur, parolier et producteur, il bâtit un univers singulier, mêlant rythmes effrénés, paroles incisives et prestations scéniques explosives. Son charisme hors norme, sa créativité foisonnante et sa capacité à électriser les foules le hissent au sommet.
Avec des titres devenus cultes comme Kpangor, Dosabado ou Moto Moto, Arafat ne cesse de repousser les frontières du genre, offrant au coupé-décalé une notoriété internationale. Pour ses admirateurs, il n’était pas seulement un musicien : il incarnait un leader culturel, un symbole d’audace et de liberté.
Le 12 août 2019, un tragique accident de moto met fin à sa carrière. Pourtant, loin de s’éteindre, son influence grandit encore. La “Chine populaire”, cette communauté fidèle qu’il appelait affectueusement ses “Chinois”, perpétue son style, son langage et ses valeurs. Chaque année, hommages musicaux, concerts dédiés et rassemblements commémoratifs rappellent que, selon l’expression consacrée, “un artiste ne meurt jamais”.












