Exclusion de 43 élèves, “auteurs” de grossesses en milieu scolaire : que dit la loi ?

L’exclusion de 43 élèves des lycées et collèges de la région éducative des Plateaux Ouest pour avoir mis enceintes leurs camarades suscite de vives réactions et alimente les débats.
Cette décision, prise par la direction régionale de l’éducation des Plateaux Ouest, est largement commentée et fait l’objet de critiques. De nombreuses voix s’élèvent contre cette mesure, estimant qu’elle est inéquitable. Certains considèrent en effet que les élèves enceintes auraient dû être sanctionnées de la même manière que les garçons responsables des grossesses.
« Il y a là une injustice flagrante. Si l’objectif est de donner une leçon, les jeunes filles concernées auraient dû être exclues au même titre que les garçons », a commenté un lecteur de Lomé Express.
Pour mieux comprendre le cadre légal de cette décision, Lomé Express a mené des investigations. Il en ressort que cette exclusion n’est pas définitive, mais vise plutôt à séparer temporairement les élèves impliqués. En effet, l’établissement ne peut accueillir à la fois les jeunes filles enceintes et leurs auteurs. C’est pourquoi il est demandé à ces derniers de poursuivre leur scolarité dans une autre région pour l’année en cours.
Ce que dit la loi
La décision du Directeur Régional de l’Éducation (DRE) d’exclure les élèves responsables de grossesses repose sur les articles 19, 32 et 34 de la loi. L’article 19 prévoit des sanctions pénales contre toute personne impliquée dans une grossesse d’élève, sans distinction d’âge. L’article 32 impose des sanctions disciplinaires pour tout acte de violence, et l’article 34 permet aux établissements de prendre des mesures indépendamment des sanctions judiciaires.
Togo : 43 élèves exclus après des cas de grossesses en milieu scolaire
Cette exclusion vise à préserver un environnement scolaire sain et à lutter contre la banalisation des grossesses en milieu éducatif. Accepter la présence simultanée des élèves enceintes et de ceux responsables de leur grossesse pourrait envoyer un message négatif et nuire à la discipline. En tant que parents, il est difficile d’imaginer tolérer qu’un enfant soit impliqué dans une telle situation sans conséquence, il en va de même pour les enseignants et l’institution scolaire.
Toutefois, il ne s’agit pas d’une exclusion définitive mais d’un transfert vers une autre région éducative pour éviter la récidive et l’influence sur les autres élèves. L’école accepte les apprenantes enceintes mais ne peut tolérer la présence des responsables pour éviter une cohabitation inappropriée au sein des établissements.
En appliquant cette mesure, le DRE rappelle que l’école doit rester un cadre structurant où les élèves sont responsabilisés, et où chaque comportement a des conséquences. Préserver la jeunesse, c’est lui apprendre que chaque chose a son temps et que l’éducation doit primer.