Gestion des crises en Afrique : Faure Gnassingbé sur les pas de son Père 

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« Lorsque la case de ton voisin brûle et que tu ne fais rien, bientôt les flammes atteindront la tienne ». Cette maxime, chère au feu Général Gnassingbé Eyadema, père de l’actuel président Faure Gnassingbé, résume parfaitement l’approche de ces deux leaders togolais face aux crises. Un regard croisé sur leurs actions montre non seulement une continuité dans la gestion des conflits mais aussi une diplomatie qui a permis au Togo de se faire une place de choix sur la scène internationale, malgré les défis internes et régionaux.

Une philosophie commune dans la gestion des crises

Gnassingbé Eyadema, qui a dirigé le Togo pendant près de 38 ans, est reconnu pour sa politique pragmatique de résolution des conflits en Afrique. Fort de son expérience militaire, il comprenait que la stabilité de la sous-région affecte directement la sécurité de son propre pays. L’exemple de son implication au Tchad en 1980 en est une illustration marquante. Face aux violences internes, Eyadema n’a pas hésité à risquer sa vie en traversant le fleuve pour aller soutenir le gouvernement tchadien, consolidant ainsi son rôle de médiateur et d’acteur clé dans la diplomatie régionale.

Son fils, Faure Gnassingbé, a pris le relais avec la même philosophie : la gestion proactive des crises régionales. Comme son père, Faure voit les conflits voisins comme des menaces potentielles pour la paix de son propre pays et, au-delà, pour la stabilité du continent. Un exemple récent est l’intervention diplomatique réussie en 2023, sous l’égide du président togolais, pour obtenir la libération des 49 militaires ivoiriens arrêtés au Mali. Ce geste souligne non seulement l’engagement de Faure pour la paix mais aussi sa volonté de préserver les relations internationales du Togo, en facilitant des négociations difficiles entre des pays aux intérêts souvent divergents.

Une diplomatie raffinée : continuité et réussite sur la scène internationale

L’approche diplomatique de Gnassingbé Eyadema avait pour caractéristique la discrétion et l’efficacité. Il était souvent le médiateur discret dans des négociations complexes, alliant son influence militaire et politique pour apaiser les tensions au sein de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et au-delà. Ce rôle de médiateur a permis au Togo de jouer un rôle déterminant dans la gestion des crises dans des pays comme le Liberia, la Sierra Leone ou encore le Tchad.

Faure Gnassingbé, tout en reprenant les rênes de cette diplomatie, a su l’adapter à un monde en constante évolution. Son approche se distingue par un engagement plus marqué dans les dialogues interafricains et internationaux. En ce sens, il a renforcé la position du Togo sur la scène internationale, notamment en multipliant les missions diplomatiques et en se positionnant comme un acteur clé dans la résolution de crises régionales. De plus, sous son leadership, le Togo a su tirer parti de ses bonnes relations avec des puissances mondiales et des organisations internationales pour mener des actions de médiation efficaces.

Une diplomatie qui assure la stabilité du Togo et de la région

Les deux dirigeants togolais, père et fils, partagent une même vision de la gestion des crises, fondée sur une diplomatie subtile et prévoyante. Tandis que Gnassingbé Eyadema a jeté les bases d’un Togo engagé dans les processus de paix en Afrique, Faure Gnassingbé a su pérenniser et moderniser cette approche, assurant au Togo une place d’honneur dans le concert des nations. En ce sens, leur gestion des crises n’est pas seulement un héritage, mais aussi une stratégie d’avenir.

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