Gnassingbé Eyadéma : le parcours d’un dirigeant exceptionnel

Gnassingbé Eyadema, de son nom complet Étienne Gnassingbé Eyadéma, décédé il y a 20 ans, reste l’une des personnalités les plus influentes de la politique africaine du XXe siècle.

Né le 26 décembre 1935 à Pya, dans le nord du Togo, Eyadema s’imposa comme un acteur incontournable de la scène politique nationale pendant près de quarante ans, en qualité de président quasi-inamovible.

Sa trajectoire politique incarne les enjeux et les défis propres à l’Afrique post-coloniale, où les contradictions et les tensions sociétales s’entrelacent.

Pour ses partisans comme pour ses détracteurs, sa personnalité, empreinte d’un charisme indéniable et d’une vision claire pour son pays et pour l’Afrique, demeure un sujet de fascination.

Il est impossible de faire abstraction de l’empreinte indélébile qu’il a laissée sur le Togo moderne, une nation qui lui doit de nombreux aspects de son évolution.

Sous sa présidence, le Togo a acquis des institutions étatiques solides, capables de résister aux crises et aux bouleversements de l’époque.

Grâce à son leadership, le pays est demeuré épargné par les violences interethniques, les troubles sociaux ou les guerres civiles qui ont affecté d’autres nations de la région.

Le régime d’Eyadema a su évoluer en fonction des réalités sociales, en se réorientant progressivement du parti unique vers le multipartisme, et de l’autocratie vers un système démocratique.

À l’instar de certains dirigeants historiques comme le général de Gaulle, il lui a été reproché une approche autoritaire du pouvoir. Toutefois, cette vision lui a permis de poser les bases d’un État moderne, doté d’une administration performante, d’une armée disciplinée et d’une économie en développement.

Dans l’éternelle tension entre sécurité et liberté, il sut adapter les deux à la réalité de son époque, en ajustant les priorités selon les besoins du moment.

Évaluer son régime à l’aune des critères contemporains serait une erreur manifeste, tant les contextes sont différents et les défis d’autre nature.