Horreur à Djarkpanga : deux policiers arrêtés pour le meurtre d’une commerçante

Le village paisible de Djarkpanga, chef-lieu de la préfecture de Mô, a été le théâtre d’un drame effroyable qui suscite émoi et indignation. Le mardi 13 mai 2025, une commerçante a été sauvagement tuée chez elle, à l’aide de son propre pilon. Le plus choquant dans cette affaire : les deux présumés meurtriers sont des agents de la police nationale. Retour sur les faits glaçants révélés par la gendarmerie.
Un meurtre d’une rare violence
Ce mardi-là, aux environs de 13 heures, deux hommes se présentent au domicile d’une revendeuse de produits de première nécessité. Profitant d’un moment d’inattention de leur victime, l’un d’eux s’empare d’un pilon et le lui assène violemment à la nuque. Le coup est fatal. La commerçante meurt sur le coup.
Alors que les deux individus sont encore sur les lieux, un jeune du village arrive pour acheter une cigarette. Surpris par cette visite impromptue, les agresseurs le repoussent en prétendant que la dame est absente, avant de prendre la fuite précipitamment.
Des suspects rapidement identifiés
Alertés par la macabre découverte du corps, les villageois témoignent. Ces derniers permettent d’identifier deux suspects bien connus de certains habitants : des policiers. Grâce à ces informations, les éléments de la Gendarmerie nationale interviennent promptement.
Le jeudi 15 mai à 20 heures, les deux fugitifs sont arrêtés. Il s’agit de A. Abdou-Sharif et A. K. Ernest, tous deux membres de la police nationale. Confrontés aux enquêteurs, ils finissent par passer aux aveux.
Un crime prémédité
Selon les déclarations des accusés, ils s’étaient rendus une première fois chez la victime la veille du meurtre, mais avaient rebroussé chemin en constatant la présence de son mari. Déterminés, ils sont revenus le lendemain, bien décidés à passer à l’acte.
« Pour distraire la dame, A. Abdou-Sharif lui a demandé le prix des pilons qui se trouvaient sur place. La dame lui a répondu qu’ils n’étaient pas à vendre. Pendant qu’elle avait le dos tourné, il a saisi un des pilons et lui a porté un violent coup à la nuque », rapporte la Gendarmerie nationale.
Pendant ce temps, son complice fouille la maison à la recherche d’argent. Les deux hommes prennent ensuite la fuite vers Lomé, pensant échapper à la justice. Ils expliquent avoir agi « dans le but d’obtenir une somme d’argent nécessaire à leur projet de fuite ou de désertion ».
La Gendarmerie nationale, dans son communiqué, « condamne cet acte » et présente « ses condoléances à la famille éplorée ». L’affaire, d’autant plus choquante qu’elle implique des agents censés protéger la population, provoque une vive émotion dans l’opinion publique.
Les deux policiers ont été placés en garde à vue. Une enquête judiciaire est en cours pour faire toute la lumière sur cette affaire et situer les responsabilités.
Le meurtre atroce de cette commerçante, doublé de la trahison de deux fonctionnaires en uniforme, pose de lourdes questions sur la discipline et l’éthique au sein des forces de sécurité. Alors que la justice suit son cours, les habitants de Djarkpanga, eux, pleurent une femme de courage injustement arrachée à la vie.