Kara accueille la première évaluation régionale de l’AMU

En ce 23 juillet 2025, les couloirs vibrent de conversations intenses à Kara. Prestataires de soins, autorités sanitaires et représentants des organismes de gestion se sont donné rendez-vous pour un moment stratégique : une revue régionale de l’Assurance Maladie Universelle (AMU), un an après sa mise en œuvre. L’objectif est clair est de dresser un bilan honnête, écouter les voix du terrain et tracer, ensemble, les voies d’une amélioration continue.
À l’initiative conjointe de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) et de l’Institut National d’Assurance Maladie (INAM), cette rencontre a réuni plus d’une centaine de participants, dont des représentants du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, de celui de l’Accès universel aux soins, ainsi que le directeur régional de la santé. Les échanges, tenus sous le thème « Un an de mise en œuvre de l’AMU : les organismes gestionnaires en revue avec les prestataires de soins », ont permis d’examiner les réalités concrètes de la région de la Kara.
Pour le Directeur général de l’INAM, M. Tchilabalo Pilante, l’événement marque une étape décisive dans l’instauration d’un dialogue structuré.
« Cette rencontre régionale s’inscrit dans la volonté des organismes gestionnaires (INAM & CNSS) de promouvoir une gouvernance partagée de l’Assurance Maladie Universelle avec les prestataires de soins », a-t-il affirmé. Il a également souligné que cette concertation vise à « renforcer la compréhension partagée des dispositifs, améliorer la fluidité du partenariat, préparer l’avenir et ancrer une dynamique de concertation continue ».
Durant cette session, les parties prenantes ont abordé des sujets importants : conventionnement et formation des prestataires, usage des feuilles de soins, référentiels de prise en charge, mais aussi dispositifs de contrôle et lutte contre la fraude. Autant de leviers pour renforcer la fiabilité du système.
Représentant le ministre de l’Accès aux soins et de la Couverture sanitaire, le Professeur Aklesso Bagny a salué un projet « structurant », rappelant les avancées notables : 86 formations sanitaires en construction, dont 20 dans la région de Kara, et 60 structures déjà réhabilitées dans la région des Savanes. Des investissements qui, selon lui, « rapprochent les services de santé des populations rurales, renforcent l’équité territoriale et soutiennent concrètement la dynamique de l’AMU ».
Mais il a également souligné que des défis demeurent. « La compréhension et l’appropriation des procédures, les retards dans la distribution des feuilles de soins et le traitement des paiements doivent être affrontés collectivement », a-t-il lancé, appelant les prestataires à une implication active.
Au-delà des chiffres et constats, l’événement a surtout permis d’ancrer une culture de transparence et de collaboration. Une volonté partagée d’écouter sans filtre, de relever les obstacles et de co-construire des solutions durables.
En instaurant ce cadre de dialogue franc avec les acteurs de terrain, la CNSS et l’INAM renforcent les fondements d’une gouvernance sanitaire participative. Loin d’être un simple bilan, cette rencontre a dessiné les contours d’un avenir où efficacité, équité et confiance sont les maîtres-mots de l’assurance maladie universelle.