Kpétsou : l’origine du drame identifiée

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Les conclusions des analyses sont désormais connues dans l’affaire du bouillon de sang de bœuf incriminé à Kpétsou, localité située dans la préfecture du Bas-Mono. Selon le rapport de l’Institut National d’Hygiène (INH), dirigé par Dr Wemboo Afiwa Halatoko, il s’agit bien « d’une toxi-infection alimentaire poly bactérienne » provoquée par « une contamination microbienne de grande ampleur ».

L’alerte avait été donnée dans la nuit du dimanche 27 juillet 2025, lorsque plusieurs consommateurs du bouillon, vendu au marché de Kpalogo, ont présenté des symptômes graves : diarrhées, parfois sanglantes, vomissements, douleurs abdominales intenses, fièvre et grande fatigue. Face à cette situation, les autorités togolaises ont rapidement ordonné des investigations microbiologiques.

Les analyses ont porté sur trois éléments : le bouillon consommé, les selles des patients touchés et l’eau d’un puits domestique utilisé dans la localité. Les résultats révèlent une contamination multiple, tant au niveau de l’aliment que de l’environnement, due à de graves manquements aux règles d’hygiène lors de la préparation ou de la commercialisation.

Les agents pathogènes identifiés – Escherichia coli, Bacillus spp et Clostridium spp – ont été détectés aussi bien dans le bouillon que dans les prélèvements biologiques. Cette convergence permet à Dr Halatoko d’affirmer que l’origine de l’intoxication est certaine, précisant des mécanismes « sécrétoire et invasif responsables des troubles digestifs observés chez les patients ».

Pour approfondir les résultats, des échantillons ont été transmis à l’Université de Lomé en vue d’analyses toxicologiques complémentaires. Une étude métagénomique est également en cours au laboratoire de biologie moléculaire de l’INH pour affiner les conclusions.

Ce drame a causé la mort de deux personnes, soulignant l’urgence de renforcer le contrôle des pratiques alimentaires sur les marchés. L’affaire met en lumière un problème récurrent : les vendeurs de rue, souvent tolérés dans des conditions précaires, sont-ils véritablement encadrés pour garantir la sécurité sanitaire des consommateurs ?

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