Lomé consacre la fin des préjugés sur la dette africaine

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À l’heure où la soutenabilité de la dette publique constitue un enjeu crucial pour l’avenir du continent, Lomé vient de clore une rencontre de haut niveau que le ministre togolais de l’Économie et des Finances, Georges Barcola, qualifie d’« incontournable ». Trois jours durant, les experts, décideurs et partenaires internationaux ont débattu d’une question longtemps perçue comme un tabou : celle de l’endettement africain.

Lors de la cérémonie de clôture, ce mercredi 14 mai, le ministre Barcola a insisté sur l’importance capitale de cette conférence, soulignant qu’elle devait demeurer un rendez-vous indispensable pour le continent.

« Une conférence historique parce que l’un des défis majeurs de l’Afrique, c’est celui de la dette. La dette africaine a été considérée pendant longtemps comme une honte pour l’Afrique », a affirmé sans détour le ministre togolais, soulignant le poids symbolique et structurel de ce sujet.

Confiant dans les avancées permises par cet événement, Georges Barcola a salué l’action de l’Union africaine et l’esprit constructif des débats, qui ont permis, selon lui, de briser les préjugés entourant cette problématique.

« Elle a été totalement démystifiée et les débats que nous avons eus, les conclusions auxquelles nous sommes parvenus, montrent qu’en fait, la part de l’Afrique dans cette question, dans cette problématique de la dette est minime », a-t-il précisé, remettant en perspective la responsabilité réelle du continent dans le déséquilibre mondial de la dette.

Faure Gnassingbé plaide pour une approche intégrée de la dette et de la sécurité en Afrique

La conférence, officiellement ouverte par le président du Conseil Faure Gnassingbé, s’est articulée autour du thème : « L’Agenda africain de gestion de la dette publique en matière de restauration et de préservation de la viabilité de la dette », soulignant l’urgence d’une gouvernance rigoureuse et proactive.

Ce cadre de concertation visait à instaurer un dialogue stratégique entre les dirigeants des États membres de l’Union africaine, les bailleurs de fonds et les acteurs majeurs de la finance, dans l’optique d’une meilleure gouvernance de la dette publique. Transparence, efficacité et responsabilité en ont été les maîtres mots.

Les travaux ont abouti à des propositions concrètes pour renforcer les mécanismes de gestion de la dette, optimiser la mobilisation des ressources internes, et garantir une utilisation judicieuse des financements disponibles, dans une dynamique de croissance équitable et de développement durable.

En redonnant à la question de la dette africaine sa juste dimension, la conférence de Lomé marque un tournant décisif. Elle ouvre la voie à une refondation des politiques publiques autour d’une dette responsable, au service d’un avenir maîtrisé. Pour le ministre Barcola, l’heure n’est plus à la résignation, mais à l’affirmation d’un leadership africain conscient et solidaire.

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