Manifestations à Lomé : le Procureur fait le point

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Dans un communiqué publié ce 9 juin 2025, le procureur de la République, Talaka Maawama, est revenu sur les manifestations survenues à Lomé dans la nuit du 5 au 6 juin. Qualifiées d’illégales, ces actions ont conduit à plusieurs interpellations, l’ouverture d’une enquête judiciaire et l’annonce de poursuites ciblées. Le parquet annonce la couleur : les actes perçus comme des atteintes à l’ordre public ne resteront pas impunis.

« Dans la nuit du 5 au 6 juin 2025, des manifestations non déclarées ont été observées dans certains quartiers de la ville de Lomé », a écrit le procureur dans ce communiqué diffusé lundi. Il précise que ces événements ont été déclenchés par un « appel à manifester diffusé par voie audiovisuelle et relayé sur les réseaux sociaux », visant à inciter « le peuple togolais à se soulever contre les institutions de la République ». Une initiative jugée particulièrement grave par le ministère public, qui y voit une tentative de déstabilisation délibérée.

Les autorités judiciaires s’appuient sur le cadre légal en vigueur pour qualifier ces rassemblements d’illégaux. En effet, comme le rappelle le procureur, ils sont « illégaux au regard de la législation en vigueur notamment la loi n°2011-010 du 16 mai 2011 […] modifiée par la loi n°2019-010 du 12 août 2019 ». Ces textes régissent les conditions d’exercice de la liberté de manifestation publique au Togo. Le non-respect de cette réglementation, conjugué à des comportements jugés menaçants pour l’ordre public, a provoqué une réaction immédiate des forces de sécurité.

Des groupes de jeunes ont, selon le parquet, érigé des barricades, bloqué la circulation et usé de moyens sonores pour perturber la tranquillité nocturne. « Cette situation a nécessité l’intervention des forces de l’ordre pour rétablir la sécurité et garantir la libre circulation », peut-on lire dans le communiqué. Les agents ont procédé à plusieurs arrestations, transférant les personnes interpellées aux unités de police judiciaire.

L’enquête a permis de cerner les contours de l’organisation. Selon le procureur, « les principaux organisateurs ont été identifiés », parmi lesquels figurent « des ressortissants togolais résidant à l’étranger, ainsi qu’un ressortissant français établi au Togo depuis quelques mois ». Ces derniers sont soupçonnés de faits tombant sous le coup des articles 495 et 496 du code pénal, relatifs aux troubles aggravés à l’ordre public.

Le communiqué fait également état des suites judiciaires immédiates : « 56 personnes ont été remises en liberté après un rappel à la loi », a indiqué le procureur. Toutefois, certains suspects, contre lesquels « existent des charges sérieuses », ont été présentés au parquet de grande instance de Lomé. Le délai de garde à vue de quelques-uns d’entre eux a été prorogé « afin de permettre la poursuite des investigations ». D’autres interpellations suivront.

Le parquet se montre inflexible. « Le ministère public, tout en assurant le strict respect des droits de la défense, entend poursuivre avec fermeté l’action judiciaire contre toute entreprise de déstabilisation visant les institutions républicaines », conclut le communiqué.

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