Marche républicaine : un signal d’apaisement ou une stratégie de repositionnement ?

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Alors que le climat social reste marqué par des tensions liées à la vie chère et à des revendications politiques récurrentes, les autorités togolaises annoncent pour le 5 juillet une « marche républicaine pacifique » destinée à « promouvoir la paix et la cohésion sociale ». Une initiative qui, bien que louable dans son intention, suscite quelques interrogations à l’approche des élections municipales du 17 juillet.

Ces dernières semaines, plusieurs manifestations spontanées ont agité certains quartiers de Lomé, traduisant un malaise palpable au sein de la population, notamment chez les jeunes. Dans ce contexte tendu, l’organisation d’une marche soutenue par les autorités locales, notamment les mairies affiliées au parti au pouvoir, apparaît à certains comme une tentative de rééquilibrer l’espace public et de répondre, par une initiative officielle, aux récentes mobilisations citoyennes.

Selon nos confrères du site d’information Togo Breaking News (TBN) une correspondance du préfet du Golfe, invitant diverses catégories sociales à prendre part activement à cette marche (chefs de quartiers, femmes commerçantes, balayeuses, groupes folkloriques), a été rendue publique.

« Je vous invite à mobiliser, en collaboration avec les chefs cantons, les membres des comités de développement à la base, les femmes de marché, les balayeuses de rue, les organisations de jeunes, ainsi que cinq groupes folkloriques d’au moins cinquante personnes chacun », nous apprend Togo Breaking News (TBN) citant un extrait du courrier.

Si cette marche témoigne d’une volonté d’encadrement, elle soulève aussi des questions sur la spontanéité de la démarche et sur le degré réel d’adhésion populaire.

Dans un contexte de campagne électorale, cette marche pourrait ainsi avoir une portée politique non négligeable. Elle permettrait au pouvoir de montrer sa capacité de mobilisation et de réaffirmer sa présence sur le terrain, à un moment où les contestations se multiplient.

Mais cette stratégie, bien que cadrée, suffira-t-elle à calmer les inquiétudes exprimées par une partie de la population ? Ou risquerait-elle, inversement, d’être perçue comme une réponse institutionnelle à des revendications profondément sociales ?

La marche du 5 juillet, au-delà de son intitulé républicain, ouvre le débat sur la place du dialogue et de l’inclusivité dans une période où le pays s’engage vers une nouvelle échéance électorale.

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