Robert Dussey aux Togolais : « Respecter les règles migratoires »

La nouvelle a retenti comme un avertissement diplomatique. Alors que les États-Unis durcissent leur politique migratoire envers plusieurs pays, le Togo, bien qu’épargné par les mesures les plus sévères, se voit néanmoins concerné par des limitations partielles. Une décision qui n’a pas manqué de susciter une réaction nuancée mais résolue des autorités togolaises.

Par un décret présidentiel signé mercredi dernier, le président Donald Trump a entériné une série de restrictions migratoires visant vingt nations. Douze d’entre elles sont désormais frappées d’une interdiction totale d’entrée sur le territoire américain. Si le Togo n’est pas au nombre des pays sous embargo migratoire complet, il n’en demeure pas moins affecté par des restrictions ciblées.

À l’instar de pays comme Cuba, le Laos ou encore le Venezuela, certains types de visas, notamment ceux délivrés à des fins touristiques ou académiques, pourraient désormais être soumis à des limitations pour les ressortissants togolais. Cette mesure s’inscrit dans un contexte international tendu, marqué par une vigilance accrue des États-Unis en matière de sécurité et de contrôle des flux migratoires.

Face à cette annonce, le ministre togolais des Affaires étrangères, Prof Robert Dussey, a réagi depuis Lomé en fin de semaine dernière. Avec un ton empreint de retenue mais non dénué de fermeté.

« Chaque pays a le droit au respect de ses frontières et de ses lois. Les Togolais qui ne respectent pas la durée de leur visa portent atteinte aux relations avec un partenaire stratégique, mais aussi aux chances de leurs compatriotes d’obtenir un visa. Nous travaillerons à surmonter ce défi. », a-t-il souligné.

Par cet appel à une prise de conscience collective, le chef de la diplomatie togolaise manifeste une volonté de dialogue constructif avec l’administration américaine. D’après plusieurs sources proches du dossier, des initiatives diplomatiques bilatérales pourraient être engagées afin d’atténuer les effets de ces nouvelles règles, en particulier pour les étudiants, les chercheurs et les entrepreneurs togolais désireux de s’établir temporairement aux États-Unis.

Dans ce climat international crispé autour des questions migratoires, le Togo se trouve confronté à un double enjeu : apaiser les inquiétudes de son partenaire américain en démontrant sa coopération, tout en protégeant les intérêts légitimes de ses citoyens aspirant à la mobilité internationale pour des raisons professionnelles, académiques ou personnelles.