Togo : Nouvelle Vision s’inquiète de la crise sociopolitique et plaide pour un sursaut national

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Le parti Nouvelle Vision, présidé par le Dr Kodjovi Atna Thon, sort de son mutisme pour inviter les Togolais à un examen lucide de l’avenir du pays. Dans une déclaration rendue publique le 7 juillet, cette formation politique tire la sonnette d’alarme sur la situation préoccupante qui prévaut et propose des pistes de sortie de crise, en s’adressant directement au Président du Conseil.

Dressant un portrait inquiétant du contexte actuel, Nouvelle Vision fustige un climat asphyxiant, marqué par une atmosphère de peur généralisée, des tensions sociales persistantes, des atteintes aux libertés fondamentales et des violences qui jalonnent les manifestations. Le parti regrette que « dire la vérité devient un acte de courage », dans un environnement où les opinions libres et divergentes sont systématiquement étouffées sous la menace de représailles.

Cette dégradation du climat social a accentué des fractures profondes : entre la jeunesse de la diaspora et celle vivant au pays, entre les partisans du pouvoir en place et ceux de l’opposition, mais aussi entre une partie de la population et les forces de l’ordre. Le parti dénonce un « bras de fer fratricide » qui menace dangereusement la cohésion nationale et la paix sociale.

Tout en condamnant vigoureusement les récentes violences et en exprimant sa solidarité envers les victimes, Nouvelle Vision reconnaît la légitimité des frustrations populaires. Celles-ci, selon le parti, sont alimentées par la dégradation des conditions de vie, l’escalade des prix de l’énergie, l’alourdissement de la dette nationale et l’absence d’opportunités pour la jeunesse. S’y ajoute une perte croissante de confiance envers des institutions perçues comme accaparées, notamment après la réforme constitutionnelle qui écarte les citoyens de l’élection présidentielle au suffrage universel direct.

Face à ce qu’il qualifie d’impasse, le parti soumet au Président du Conseil deux scénarios : la perpétuation du statu quo, qui ne ferait qu’exacerber les tensions, ou alors « l’audace de la réforme », à travers une transition inclusive fondée sur six mesures majeures. Parmi ces mesures figurent la création d’un gouvernement transitoire, la refonte de la Constitution avec la participation de toutes les forces vives et l’organisation d’élections crédibles.

Nouvelle Vision conclut son plaidoyer par un appel à la responsabilité collective et à l’unité nationale : « Il serait judicieux que le régime démarre un travail de fond pour pousser à une alternance démocratique, pacifique et productive même si cela devrait se faire par négociation ».

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