Togo : un mandat d’arrêt « sans effet », selon Isabelle AMEGANVI

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La vice-présidente de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), Isabelle AMEGANVI, a vivement critiqué l’attitude des autorités togolaises face aux « voix dissidentes». Invitée dans l’émission D12, du 13 juillet 2025, sur Pyramide FM, l’ancienne députée et avocate au barreau de Lomé a livré une analyse sans concession de la situation actuelle, en particulier des mandats d’arrêt internationaux lancés contre certains blogueurs togolais résidant à l’étranger.

Selon elle, ces mandats d’arrêt relèvent davantage d’un affichage politique que d’une démarche juridiquement fondée. Elle estime que dans des États de droit où résident ces activistes, la liberté d’expression demeure un principe fondamental, rendant toute tentative d’extradition vaine. Pour Isabelle Ameganvi, la réponse du pouvoir en place face aux critiques ne saurait être la « répression», mais plutôt l’écoute et la résolution des problèmes de fond qui gangrènent la société togolaise. Elle alerte également sur les conséquences de telles décisions qui, loin de calmer les tensions, contribuent à détériorer davantage l’image du pays sur la scène internationale.

« C’est nul ! Que des gens soient arrêtés ou déportés alors qu’ils vivent dans des pays démocratiques n’a aucun effet. Pour moi, cela ne tient pas. Ces personnes ne seront pas envoyées au Togo, car ce qu’elles ont fait dans leur pays d’accueil n’enfreint aucune loi. Elles ont simplement appelé à des manifestations pour réclamer leurs droits, davantage de libertés, de justice, le respect des droits de l’homme et des solutions aux difficultés économiques, culturelles et sociales. Or, dans ces pays-là, de telles revendications ne constituent pas une infraction. On ne peut donc pas extrader ces personnes uniquement pour satisfaire les autorités togolaises », a-t-elle déclaré.

Elle a également mis en lumière le retentissement international des événements récents qui ont secoué le Togo, en particulier en juin dernier, soulignant que cette vague d’indignation avait attiré l’attention de plusieurs médias étrangers.

« Ce qui s’est passé au Togo a choqué la communauté internationale. On n’avait plus autant parlé du Togo depuis longtemps. Des médias du monde entier s’en sont fait l’écho, même la Libye en a parlé. Les pays où résident ces personnes sont parfaitement informés de la situation togolaise. L’extradition est une procédure complexe, et je pense que multiplier les menaces et dire qu’ils seront traqués partout ne résout en rien les problèmes du pays », a souligné l’ancienne députée.

Enfin, elle interpelle directement le gouvernement sur l’origine du malaise social, appelant à une prise de conscience réelle et à une réponse politique adaptée aux aspirations des populations.

« Après ces menaces, s’est-on réellement penché sur les causes de cette révolte de la jeunesse togolaise ? A-t-on cherché à apporter des solutions aux problèmes concrets auxquels sont confrontés les citoyens chaque jour ? Non ! La seule solution raisonnable serait de reconnaître l’existence de ces problèmes et de tenter d’y répondre. Le gouvernement devrait faire cet effort au lieu de nier la réalité », a-t-elle indiqué.

Par ces propos, Isabelle AMEGANVI dresse un réquisitoire sévère contre la gestion « autoritaire » du pouvoir, tout en rappelant l’urgence d’un dialogue sincère face à la grogne croissante d’une jeunesse en quête de changement

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