Université de Lomé et Bluemind Foundation s’unissent pour une meilleure santé mentale

Face à l’urgence silencieuse que constitue la santé mentale sur le continent africain, l’Université de Lomé (UL) et la Bluemind Foundation ont décidé de conjuguer leurs forces. Le vendredi 16 mai 2025, ces deux institutions ont officialisé une convention de partenariat quinquennale, scellant une alliance déterminée à combler les lacunes persistantes en matière de santé psychologique, notamment chez les populations les plus vulnérables.

C’est en présence de diverses personnalités du monde académique, institutionnel et associatif que cet accord a été paraphé par le professeur Adama Mawulé Kpodar, président de l’UL, et madame Marie-Alix de Putter, présidente fondatrice de la Bluemind Foundation. Cette collaboration repose sur une ambition partagée : fédérer savoir-faire et moyens pour pallier les inégalités criantes dans l’accès aux soins psychiques en Afrique, avec une attention particulière portée aux groupes marginalisés.

La cérémonie a été introduite par les propos du professeur Joseph Tsigbé, directeur en charge de la coopération à l’UL. Il a exprimé la volonté de l’établissement de « changer le modèle d’université » en adoptant une posture d’ouverture inclusive envers tous les publics, y compris « ceux qui n’ont jamais rêvé de franchir le portail de l’université ». Il a cité des exemples d’initiatives innovantes telles que la formation d’enfants à la créativité technologique ou encore l’accueil de « couturiers, des coiffeurs » dans le cadre de programmes pratiques à l’UniPod. Il a enfin souligné que ce partenariat visait « la recherche et l’innovation, mais aussi la formation, le renforcement des capacités ».

La convention s’articule autour de cinq axes fondamentaux. Elle prévoit d’abord le développement de la recherche appliquée à travers des études de terrain ciblant les besoins psychologiques, en particulier chez les jeunes et les femmes. Ensuite, elle entend influencer les politiques publiques via des rapports stratégiques et des événements de dialogue avec les décideurs. Un troisième pilier réside dans la circulation du savoir, par la mise en place d’une plateforme collaborative et la création d’outils visuels facilitant l’accès aux données sur la santé mentale.

L’accord prévoit également un important volet pédagogique : création de modules universitaires spécialisés, ateliers pour les professionnels de la santé et actions de sensibilisation à grande échelle, tant numériques que communautaires. Enfin, l’innovation technologique constitue un levier central, avec des projets portant sur des outils numériques (applications, téléconsultation) et des dispositifs de diagnostic adaptés aux réalités locales.

Un engagement profond et personnel pour la dignité humaine
Prenant la parole, Marie-Alix de Putter a présenté cette initiative comme « une déclaration, un mouvement, une réponse collective » conjuguant rigueur scientifique, dignité humaine et nécessité sociale. Selon elle, la santé mentale constitue « une infrastructure de vie », aussi vitale que « l’air, l’eau ou même l’électricité ». Évoquant son vécu, elle a rappelé avec force : « nos douleurs peuvent devenir des forces », appelant à faire du Togo « un territoire de transformation ».

Le professeur Kpodar a salué cette entente, soulignant sa parfaite cohérence avec la vocation sociale de l’UL : « nous devons sortir, nous devons innover, nous devons nous considérer comme étant un pilier du gouvernement ». Il a ajouté : « Ce partenariat incarne la mission sociale de notre université : mettre la recherche et l’innovation au service des défis de notre temps ».

Les deux institutions mettront à contribution leurs expertises respectives. L’Université de Lomé apportera ses capacités scientifiques, ses infrastructures et ses ressources humaines, tandis que la Bluemind Foundation mobilisera ses financements et son réseau international pour amplifier l’impact. Un comité de pilotage mixte a été institué pour assurer le suivi rigoureux de la mise en œuvre, produire des bilans annuels et proposer des ajustements continus.

Conçue pour durer, cette convention pourra être renouvelée au terme de ses cinq premières années. Elle intègre par ailleurs des mécanismes de révision réguliers afin de rester en phase avec les évolutions du contexte. La cérémonie s’est conclue dans un esprit d’optimisme et de responsabilité partagée quant au rôle transformateur de cette alliance pour la santé mentale en Afrique.

En conjuguant recherche académique, action communautaire et innovation technologique, l’Université de Lomé et la Bluemind Foundation posent les fondements d’un nouveau paradigme pour la santé mentale en Afrique. Ce partenariat, qui vise à briser les tabous et à offrir des réponses concrètes, illustre la capacité des institutions africaines à proposer des modèles inclusifs, audacieux et porteurs d’avenir.