USA : le personnel de VOA placé en congé administratif

Environ 2 000 employés du réseau de diffusion internationale Voice of America (VOA) ont été placés en congé administratif ce samedi. D’autres médias tels que Radio Free Europe et Radio Free Asia sont également menacés par ces restrictions.

Une mise à l’arrêt forcée des équipes de VOA

Le slogan « Arrêtez les coupes » résonne désormais au sein de Voice of America, dont l’ensemble du personnel a été contraint de suspendre ses activités. Cette décision, aux conséquences lourdes, illustre les tensions croissantes autour du financement des médias internationaux soutenus par le gouvernement américain.

Une volonté de suppression soutenue par Elon Musk

Elon Musk, milliardaire influent et missionné par Donald Trump pour mener une politique de réduction drastique des dépenses publiques, avait préconisé la fermeture pure et simple de VOA et de Radio Free Europe. Selon lui, ces médias, jugés peu écoutés, redondants et trop onéreux, ne justifieraient plus leur existence dans le paysage médiatique actuel.

Une restructuration impulsée par une proche de Trump

Le mois dernier, Kari Lake, ancienne journaliste reconvertie en figure politique et proche alliée de Donald Trump, a été nommée conseillère spéciale au sein de l’US Agency for Global Media (USAGM), l’organisme fédéral supervisant des médias tels que VOA et Radio Free Europe / Radio Liberty. Peu après sa nomination, elle a annoncé la résiliation des contrats publics avec les trois plus grandes agences de presse mondiales : l’Agence France-Presse (AFP), Associated Press et Reuters, marquant ainsi un tournant décisif dans la politique de communication du gouvernement américain.

Un couperet tombé ce samedi

Le samedi 15 mars, à 9 h 43, un message officiel de Crystal G. Thomas, directrice du Bureau des ressources humaines de l’USAGM, a informé l’ensemble des employés de VOA de leur mise en congé administratif immédiate. Cette décision a entraîné l’arrêt total des activités de la chaîne, paralysant ainsi la production et la diffusion des contenus journalistiques. En tout, plus de 2 100 employés répartis au sein de VOA, Radio Free Europe et Radio Free Asia sont directement touchés par cette mesure sans précédent.

Un réseau historique fragilisé

Créée en 1942, Voice of America constitue le plus ancien et le plus vaste réseau de diffusion internationale financé par le gouvernement fédéral des États-Unis. Produisant des contenus numériques, télévisés et radiophoniques dans 47 langues, il s’adresse aux publics situés hors des frontières américaines et joue un rôle clé dans la politique d’influence médiatique du pays.

Une décision vivement contestée

L’organisation Reporters sans frontières (RSF) a vivement réagi à cette annonce, dénonçant une atteinte grave à la liberté de la presse. RSF a exprimé son inquiétude face à cette décision de l’administration Trump, estimant qu’elle remet en question près de 80 ans d’engagement des États-Unis en faveur de la libre circulation de l’information. L’ONG a ainsi exhorté le gouvernement américain à garantir l’indépendance éditoriale de VOA et à revenir sur cette mesure.