Warren Buffett cède la direction de Berkshire Hathaway à 94 ans

Warren Buffet, CEO de Berkshire...
Figure emblématique de la finance américaine, Warren Buffett a annoncé ce samedi 3 mai qu’il quitterait la direction du conglomérat Berkshire Hathaway à la fin de l’année. « Le moment est venu pour Greg de devenir directeur général de l’entreprise à la fin de l’année », a-t-il déclaré à l’occasion de l’assemblée générale annuelle du groupe, officialisant ainsi la nomination prochaine de Greg Abel, actuel vice-président et successeur désigné depuis 2021. Cette transition marque une page importante dans l’histoire de l’une des plus puissantes entreprises du monde.
Un héritage colossal bâti sur un demi-siècle de gestion
Âgé de 94 ans, Warren Buffett jouit d’une réputation d’investisseur avisé et respecté aux États-Unis. Sous sa houlette, Berkshire Hathaway est devenu un géant pesant plus de 1 000 milliards de dollars, regroupant des sociétés telles que l’assureur Geico, la compagnie ferroviaire BNSF, la marque Fruit of the Loom ou encore le fabricant de piles Duracell. Le groupe détient aussi des parts significatives dans de grandes entreprises américaines comme Apple, Coca-Cola, American Express, Chevron ou Domino’s Pizza. Son fidèle associé, Charlie Munger, s’était éteint en 2023 à l’âge de 99 ans, laissant derrière lui un duo légendaire dans le monde des affaires.
Une transmission sous le signe de la continuité
Warren Buffett a précisé que les membres du conseil seraient libres de l’interroger sur cette passation, tout en se disant persuadé qu’ils « seront unanimes en faveur de cette décision ». Toutefois, le fondateur emblématique ne se retirera pas totalement des affaires : s’il n’a pas encore défini ses futures attributions, il a affirmé qu’il « resterait dans les parages » et pourrait « se rendre utile dans certains cas ».
Un homme influent, désormais plus discret sur le plan politique
Proche du parti démocrate, Warren Buffett avait publiquement soutenu Hillary Clinton lors de la présidentielle de 2016 face à Donald Trump, avant de prendre ses distances avec les débats politiques. Il n’a cependant pas hésité, ce samedi, à critiquer la politique commerciale actuelle des États-Unis. « Le commerce ne doit pas être une arme », a-t-il lancé à ses actionnaires, dénonçant implicitement la stratégie protectionniste du président américain. Déjà en février, il s’en était pris aux droits de douane, estimant qu’ils « constituent une taxe sur les marchandises » et ajoutant avec ironie : « ce n’est pas la petite souris qui les paie ».