Nomination des 20 sénateurs : Faure Gnassingbé sous le regard attentif

Alors que les résultats définitifs des élections sénatoriales du 15 février ont été entérinés par la Cour constitutionnelle, l’attention nationale se focalise désormais sur le chef de l’État. Après l’élection des 41 sénateurs représentant les deux tiers de la chambre haute, une attente palpable entoure la désignation des 20 derniers membres, une prérogative exclusive du président de la République.

Contrairement aux spéculations sur un éventuel vide juridique, les textes fondamentaux encadrent strictement la composition du Sénat. L’article 10 de la Constitution de la Ve République dispose que cette institution est constituée aux deux tiers d’élus et à un tiers de membres nommés. De plus, l’ordonnance n°2024-001/PR du 5 novembre 2024 fixe à 61 le nombre total de sénateurs, dont 20 sont à la discrétion du président.

L’article 60 de cette même ordonnance précise de manière explicite que la nomination de ces personnalités relève exclusivement du chef de l’État en exercice. Cette disposition lui confère une marge de manœuvre totale dans la sélection des figures appelées à intégrer la chambre haute.

L’échéance approche rapidement : le Sénat doit tenir sa première session de droit le jeudi 6 mars 2025. Face à cette contrainte temporelle, le président Faure Essozimna Gnassingbé est appelé à opérer des choix stratégiques. Les personnalités retenues devront apporter une valeur ajoutée au travail législatif et garantir un équilibre institutionnel conforme aux ambitions démocratiques du pays.

Cette nomination ne se limite pas à un simple exercice protocolaire ; elle s’inscrit dans un processus déterminant pour la consolidation des institutions et la décentralisation du pouvoir. Le Sénat, pilier de la stabilité politique et législative, jouera un rôle crucial dans l’application des dispositions de la Constitution du 6 mai 2024. Sa composition finale influencera directement l’orientation des réformes et l’organisation du paysage institutionnel togolais.