La HAAC met en garde Kanal FM sur le respect de l’équilibre de l’information

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La liberté de la presse est un pilier fondamental de la démocratie, mais elle s’accompagne d’une responsabilité majeure. Garantir une information équilibrée et impartiale. C’est dans ce cadre que la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) du Togo a convoqué, ce vendredi 21 mars 2025, la radio Kanal FM pour une audition exceptionnelle. L’organe de régulation, dirigé par Pitalounani Telou malgré un mandat expiré depuis plusieurs mois, s’est autosaisi après la diffusion de l’émission Club de la Presse du 18 mars, jugée non conforme aux exigences déontologiques.

Cette séance plénière extraordinaire avait pour objectif d’examiner les manquements relevés lors du programme, dont l’invité principal était M. Kwami Manti, Secrétaire général adjoint de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC). Étaient également présents Mme Patricia Adjisseku, Rédactrice en Chef de Kanal FM, et M. Pascal Lossou, animateur de l’émission, ainsi que M. Isidore Akollor, Directeur de publication du journal Actu-Express.

La HAAC a mis en lumière un manque d’équilibre dans la sélection des intervenants et dans le traitement des sujets abordés. Elle a également reproché à l’animateur une gestion laxiste du débat, laissant place à des affirmations non vérifiées susceptibles d’alimenter la polémique et d’attenter à la stabilité sociale.

Face aux reproches formulés, les représentants de Kanal FM ont admis certaines failles organisationnelles ayant nui à l’équilibre du débat. Dans un esprit d’apaisement, ils ont exprimé leurs regrets et se sont engagés à adopter des mesures correctives afin de renforcer la rigueur journalistique et garantir une meilleure pluralité des opinions à l’avenir.

Le président de la HAAC a, pour sa part, rappelé aux professionnels des médias leur devoir de respecter les règles déontologiques et éthiques. Il a insisté sur la nécessité d’une régulation stricte des échanges et d’une représentation équitable des sensibilités politiques, tout en avertissant que toute infraction au Code de la presse et au Code de déontologie du journalisme pourrait entraîner des sanctions conformément à la loi.

Cette mise en garde intervient alors que le Togo traverse une phase décisive de consolidation démocratique, où les médias jouent un rôle essentiel dans la préservation de la paix et du vivre-ensemble. Cependant, l’incertitude demeure quant à l’avenir de la HAAC, les nouveaux membres élus en décembre 2023 n’ayant toujours pas pris leurs fonctions. Ce retard laisse planer des doutes sur l’indépendance et l’efficacité de l’instance régulatrice, à un moment où l’équilibre et la crédibilité médiatique sont plus que jamais en jeu.

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