
À Lomé, l’Afrique affirme ses ambitions pour un avenir souverain et influent. Réunis le 2 juin 2025 dans la capitale togolaise à l’occasion de la troisième conférence ministérielle de l’Alliance Politique Africaine (APA), les ministres de 20 pays africains ont adopté une déclaration forte en faveur d’un repositionnement stratégique du continent face aux mutations de l’ordre mondial.
« L’Afrique ne peut demeurer en marge des grandes décisions qui structurent l’ordre mondial », ont-ils souligné, appelant à une réforme en profondeur des institutions multilatérales, notamment le Conseil de sécurité de l’ONU. Les ministres ont insisté sur l’urgence d’une représentation plus juste et équitable du continent dans les instances internationales.
Sur les questions de défense et de sécurité, les participants ont affirmé que « la stabilité et la prospérité de l’Afrique passent par une maîtrise souveraine de ces domaines ». Ils ont appelé à la mise en œuvre renforcée de l’Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA), tout en exhortant les États membres à élargir leur stratégie aux domaines spatial et maritime. Ils ont également encouragé le développement d’une industrie africaine de l’armement basée sur les technologies endogènes, estimant que « cela réduira les dépendances extérieures et renforcera la résilience stratégique du continent ».
Les relations entre l’Afrique et les BRICS ont été au cœur des échanges. Les ministres ont salué « la convergence des vues » entre les deux blocs et invité à « travailler à un agenda commun pour la réforme de la gouvernance mondiale ».
Enfin, la déclaration demande aux Nations Unies de renforcer la lutte contre le racisme et les discriminations à l’encontre des personnes d’origine africaine. Ils ont également félicité l’initiative togolaise ayant conduit à la reconnaissance de l’esclavage et de la colonisation comme crimes contre l’humanité.

Photo de famille des ministres des pays participants (APA)
Les ministres du Mali, Maroc, Nigeria, Afrique du Sud, Bénin, Burkina Faso, Djibouti, Gabon, Guinée, Liberia, Libye, Mauritanie, Namibie, Niger, RDC, Rwanda, Soudan, Seychelles, Tchad et du Togo ont exprimé une volonté commune : faire de l’Afrique un acteur central, souverain et solidaire sur la scène internationale.