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Décapitation d’un employeur à Lomé : le mutisme qui scandalise

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En début de semaine, la ville de Lomé a été frappée par un acte d’une brutalité inouïe. Un ouvrier, travaillant dans une entreprise de production d’eau en sachet, a décapité son employeur. Un geste aussi effroyable qu’incompréhensible. La stupeur et l’indignation se sont rapidement emparées de la ville. Et pourtant, contre toute attente, aucune voix ne s’est élevée pour condamner ce crime. Ni organisation de la société civile, ni mouvement politique n’a jugé bon de s’exprimer, ni de soutenir la famille du défunt, ni de réclamer que justice soit rendue.

Ce silence est troublant. Lomé Express, comme beaucoup de citoyens, attendait une réaction, notamment des défenseurs des droits de l’homme. Mais rien ne s’est produit. Faut-il y voir une omission involontaire ? Ou un choix délibéré de ne pas se mêler de ce qui semble être un fait isolé ? Ou encore la preuve que certaines structures ne s’intéressent qu’aux questions politiques et négligent les urgences sociales et humaines ?

Il est impératif de rappeler que la société civile ne se limite pas aux joutes politiques ou aux déclarations sur le pouvoir. Elle doit être le refuge des citoyens, la voix des sans-voix, et un rempart contre l’injustice. Défendre le peuple ne signifie pas seulement critiquer les dirigeants ou revendiquer des droits abstraits. Cela inclut la dénonciation de la violence, l’accompagnement des victimes et la mobilisation pour la justice.

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Quant aux acteurs politiques, il est grand temps de dépasser le seul objectif du pouvoir. La responsabilité ne s’arrête pas à la conquête des suffrages. Il faut éduquer la population, promouvoir la paix sociale, et condamner sans ambiguïté tout acte de barbarie. L’inaction face à la violence fragilise l’État et érode la confiance des citoyens.

Cette affaire doit servir de rappel. La défense des droits humains et la vie sociale ne peuvent être négligées au profit de calculs politiques. Chaque organisation, chaque mouvement, chaque parti a un rôle à jouer. La justice, la morale et l’humanité exigent que l’on parle, que l’on agisse, et que l’on protège les citoyens contre les dérives les plus extrêmes. Le silence n’est plus une option.

À toutes fins utiles, si une organisation s’est exprimée sans que nous en ayons eu connaissance, qu’il nous soit permis d’en être informés.