Faure Gnassingbé plaide pour une approche intégrée de la dette et de la sécurité en Afrique

0
295

Lors de l’ouverture de la conférence de l’Union africaine sur la dette publique, tenue ce lundi 12 mai 2025 à Lomé, Faure Gnassingbé, Président du Conseil, a livré un plaidoyer en faveur d’une approche intégrée de la dette et de la sécurité en Afrique. Soulignant l’urgence de mieux articuler les efforts de stabilité et les instruments financiers, il a appelé à une coopération renforcée entre les États africains et leurs partenaires, dans un esprit de responsabilité partagée et de solidarité concrète.

Pour Faure Gnassingbé, Président du Conseil, les enjeux liés à la dette publique et à la sécurité ne sauraient être abordés de manière isolée. À l’occasion de l’ouverture de la conférence de l’Union africaine sur la dette publique, ce 12 mai à Lomé, il a rappelé l’importance pour les pays africains de repenser en profondeur leur stratégie d’endettement, en l’inscrivant dans une vision globale de paix durable et de développement inclusif.

« Repenser la gestion de la dette, c’est aussi refuser l’hypocrisie sécuritaire. On ne peut pas exiger la paix, sans nous permettre de la financer. Le lien entre dette et sécurité est trop souvent, beaucoup trop souvent ignoré. Or, il est à mon sens fondamental », a-t-il exhorté.

Le Président du Conseil a ainsi attiré l’attention sur la nécessité d’un financement adéquat des efforts de sécurité, condition indispensable à la stabilité du continent. Il a formulé une série de questions percutantes, illustrant les limites d’un endettement déconnecté des réalités sociales et sécuritaires.

« Une dette est-elle soutenable, si elle empêche un État d’investir dans la sécurité de ses citoyens ? Une dette est-elle soutenable, si on interdit à une nation d’adapter son agriculture au changement climatique ? Une dette est-elle soutenable si elle prive sa jeunesse d’avenir ? On ne peut pas demander aux pays africains de jouer un rôle actif dans la stabilisation du Sahel par exemple, dans la lutte contre le terrorisme ou dans la prévention des migrations, sans leur donner les moyens nécessaires. En d’autres termes. Il faut avoir le courage de financer la paix », a affirmé l’ancien Président de la République togolaise.

Faure Gnassingbé a également insisté sur le rôle central que jouent de nombreux États africains dans la lutte contre les menaces transnationales. À ce titre, il estime légitime que ces pays consacrent une part importante de leurs ressources à la sécurité, soulignant qu’aucun progrès économique ne saurait être durable sans la paix.

« Nombre de pays africains sont engagés en première ligne dans la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme violent et la criminalité transfrontalière. En conséquence, nous consacrons une part croissante de nos ressources à la sécurité. Cette situation est légitime. Sans paix, aucun développement n’est possible », a-t-il ajouté.

La conférence de Lomé, qui se déroule sur trois jours en partenariat avec la Commission de l’Union africaine, rassemble plusieurs chefs d’État, experts et partenaires internationaux. L’ouverture des travaux a également été marquée par les interventions du Président ghanéen John Dramani Mahama et du Président de la Commission de l’Union africaine.

En appelant à une réforme structurelle des mécanismes de financement et à un engagement sincère des bailleurs de fonds, Faure Gnassingbé pose les jalons d’un dialogue constructif en faveur d’une dette orientée vers la sécurité, la résilience climatique et le développement humain. Son message se veut un appel à conjuguer rigueur budgétaire et vision stratégique, afin que la dette devienne un levier de paix, et non un facteur d’entrave à l’avenir des nations africaines.

Laisser une réponse